Le Portugal en van, ou l’arnaque d’un magazine de la presse VW

Il y a quelques temps j’ai été sollicitée pour écrire un article de 8 pages pour un magazine spécialisé. J’ai donc repris contacte afin de pouvoir voir de quoi il était vraiment question, puis nous convenons que j’écrive et fournisse mes photos de vacances, en échange de la citation de mon blog en fin d’article. Tout le monde semble d’accord et je me mets au travail…

Finalement, ma signature a été retirée du magazine, mon blog n’a pas été cité comme convenu. Quelle déception de voir que certains n’ont aucun scrupule. Je me mets en tête de recontacter « Jean-Daniel Coulommiers » (pas de citation du vrai nom bien-entendu) mais celui-ci ne me propose « qu’à priori j’apparaissent dans le prochain numéro dans la dernière page du magazine »… Devant ce manque de respect pour les gens comme-moi qui sont peut-être un peu naïfs mais tente d’apporter un peu à la communauté VW, je décide de ne pas me taire fasse à cette injustice et de vous partager mon article NON-RETOUCHÉ :

[ERRATUM du 17 sept 2020] J’ai été recontactée et je souhaite vous préciser qu’il s’est excusé et qu’il propose deux solutions afin de rétablir cet oubli.

[ERRATUM du 22 sept 2020] Plus de nouvelles… Tanpis !

 

Affaires chargées, nous embarquons tous les trois, deux adultes et une petite fille de deux ans à peine, pour un périple de 1500 km avant d’atteindre notre destination : le Portugal… Partir donne toujours ce petit sentiment de liberté et d’inconnu qui nous revitalise.

Les kilomètres défilent, de petites escales sans trop s’attarder car même si le voyage commence dès le premier mètre, n’oublions pas notre objectif : parcourir le Portugal, le plus possible jusqu’au Sud, découvrir la nature, sentir l’odeur de l’océan et découvrir tant que possible sa culture.

La beauté du Nord du Portugal

Nuit noire, les frontières abandonnées à l’entrée du Parc de Gerès, insufflent un sentiment particulier : la Nature reprend ses droits sur les postes délaissés de la frontière euro. La brume nocturne dévoile à peine les virages montagneux qui s’enfoncent dans la forêt de chênes, de pins et d’eucalyptus, jusqu’à ce que l’on trouve un petit chemin de terre pour s’y installer pour la nuit. Nous nous endormons, bercés par les hululements d’une chouette… Le spectacle promet d’être grandiose demain matin.

La brume se dissipe, l’air est frais et pur, une bouffée de liberté dans ce cadre idyllique.

Un lac, surplombé par des montagnes puissantes et luxuriantes se dévoile à nous. Nos rythmes intérieurs ralentissent pour épouser le tempo ambiant de la nature.

Dans ce parc naturel, il y a pleins de petits hameaux, les gens semblent cultiver leurs potagers avec soin et trouver un jardin sans oranger ou citronnier est rare. Les grands-mères vendent leurs productions sur les bords de routes, nous offrant leurs sourires pleins de sagesse et de clairvoyance. On trouve des fontaines d’eau potable un peu partout, et le lieu suggère un rythme de vie plus simple, un peu en dehors du temps.

Le van nous emmène sur les chemins de montagne habituellement réservés aux véhicules tout-terrain, on surplombe de petits lacs au travers des arbres. Le spectacle est magnifique…

Le vieux Porto

Nous prenons le temps de faire quelques détours et de découvrir le pays avant d’entrer dans la ville. Le vieux port est plein de notes de poésie et la lumière rasante de fin d’après-midi embellie le moment. Nous y passons la soirée, contemplant les bateaux qui ne cessent leurs allées et venues, en profitant de l’ambiance pétillante des terrasses et goûtant les plats portugais, notamment la Francesinha.

Une autre escale impressionnante de notre voyage est Senhor Da Pedra, un peu au sud de Porto… Où on découvre la célèbre chapelle sur la plage. Le van nous attend sagement derrière les dunes pendant que nous profitons de la plage, de l’océan et de la vue. L’horizon devient flou, la mer et le ciel se confondent sur cette plage qui s’étend à perte de vue.

La pierre sèche surplombant l’eau lagunaire

Férus de Nature, nous nous dirigeons vers le parc naturel Serra Da Estrela, moins montagneux et très reculé dans les terres. Le Portugal a été victime d’incendies important il y a quelques années et la nature peine encore à reprendre ses forces. Nous découvrons des paysages parfois nus, où seuls de jeunes arbres de 2 ou 3 mètres de haut poussent au milieu des troncs calcinés. C’est une ambiance particulière, dans laquelle on est forcé de constater que la Nature est fragile quand on la modifie et qu’elle ne se régénère pas plus vite que son propre rythme. Le parc gardera encore quelques années les cicatrices de ce gigantesque feu ravageur.

On se laisse conduire au travers du parc jusqu’à un petit village qui rappelle les vieux villages du sud de la France. A la terrasse, toutes les générations discutent et jouent, aux cartes pour les retraités, au ballon pour les plus jeunes. On savoure cet instant, se laissant porter par l’ambiance joviale de cette fin d’après-midi.

Proche d’ici, un site absolument magique à visiter, Foz d’Egua, un hameau tout en pierres sèches avec de magnifiques bains publics à l’ancienne. L’eau est si claire que voir chaque détails au fond de l’eau devient une jeu d’enfant. Les habitants du village sont accueillants, souriants. Je crois que c’est la première fois que nous nous faisons aborder aussi naturellement… c’est un peu déstabilisant mais leur gentillesse nous met à l’aise en quelques secondes.

Sea, van and surf

Nous roulons de nuit, ce qui nous permet de ne pas imposer trop de route à notre fille. Nous arrivons à Nazaré, pour aller dormir à la fameuse plage des surfers. Au petit matin, entourés de ces amoureux des vagues, nous nous rendons compte qu’ils vivent dans leurs vans, hayons arrières ouverts pour scruter l’horizon… à l’affût constant mais confortablement ! Les combinaisons sont prêtes à être enfilées au moindre signe d’agitation de l’océan. Nous déjeunons sur la plage avant d’aller visiter la ville et y goûter les plats de la mer parfaitement cuisinés.

 

 

Randonnée dans la capitale

Nous voilà arrivés à Lisbonne, où trouver une place pour un van est incroyablement difficile alors nous nous sommes garé sur les parkings extérieurs de la ville. L’ambiance est agréable et les constructions pleines de charme. On sillonne la ville des heures durant, de ruelles pavées en petites rues pentues, jusqu’à ce que nos jambes nous brûlent au fil des dénivelés de la vieille capitale. Nous visitons, nous nous émerveillons jusqu’à arriver à une petite rue rose, qui semble le repère branché des artistes… Littéralement peinte en rose !

Nous nous laissons emporter par la beauté des rues pavées aux innombrables détours qui fait prendre des airs de jeu de cache-cache à notre visite. La réalité du temps nous rattrape alors, nous amène à prendre le chemin du retour…

Le camping sanctuaire

En remontant vers le Nord du Portugal, nous faisons une escale dans un camping, pour une douche bien chaude, une lessive et un peu de repos. Quelle bonne surprise ! S’il y a un camping qui vaut le détour rien que pour la visite, c’est le O Tamanco. Un camping qui est aussi une petite exploitation en permaculture depuis plus de 20 ans, où la nature est à l’honneur et nous enlace et nous protège. Les emplacement sont délimités par des arbres et buissons fruitiers, qui provoquent un sentiments d’abondance et de sérénité.

La rosée du matin encore palpable, les poules s’invitent au déjeuner, puis je prends le temps de visiter. Je découvre que le couple de propriétaire vendent des produits fermiers dans une carriole avec pour seul caissier, une balance et une boite en fer. Je suis séduite par les habitations atypiques qui y sont placées sur le vaste terrain. Maisonnettes faites avec des conteneurs maritimes, chambres aménagées dans des sections de pipeline, yourtes et autres. Nous manquons de temps, sinon l’idée de dormir dans l’un de ces ravissants abris nous aurait ravi. Je discute avec la patronne de ce qui les a guidé à réaliser tout ça. Ce couple a beaucoup voyagé à travers le monde, les yeux ouverts et à l’écoute de leur coeur. Une fois leur soif de découvrir « l’ailleur », ils sont rentrés au pays pour réinventer leur « ici » et le partager avec les gens de passage. Une belle philosophie qui me laisse une douceur dans un coin de mon âme.

Un dernier détour…

Nous reprenons la route, notre road trip au Portugal s’achève bientôt… Nous repassons par le sublime parc de Gérès, une dernière fois s’imprégner de la quiétude qui y règne, s’émerveiller devant ces arbres gigantesques et admirer une dernière fois les impressionnantes cascades.

La nuit est spéciale, au petit matin, la brume est là, comme à notre arrivée, pour préserver la pudeur de cette nature généreuse et mystérieuse qui nous berce pendant que l’on serpente sur les routes montagnardes du nord…

Petit mot à toi, cher lecteur

Un road trip, peu importe sa durée, est tant une évasion pour l’âme que finalement l’instant de se retrouver soi-même. Le Portugal ne ressemble pas à l’Irlande, ni aux Landes ou la Bretagne. Mais à chaque voyage, je me découvre un peu plus en découvrant les cultures et les sensations des paysages différents et les rencontres de gens exceptionnels que l’on croise sur le chemin. Le plus important finalement, c’est de prendre plaisir dans chaque instant et de garder les yeux bien ouverts pour voir la beauté de ce monde.

 

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